Inventorier les graffitis des soldats
Région Sud-Ouest de Soissons
Chaudun est un village connu pour son monument Louis Jaurès, fils de Jean Jaurès, et sa plaque commémorant le premier engagement des chars Renault en 1918… mais c’est oublier des sites originels où vécurent les soldats, comme les carrières du secteur Sud-ouest de Soissons.
Entrons dans quelques-unes de ces carrières et marchons sur les traces laissées par les combattants. Notre équipe d’explorateurs de mai 2016 a choisi quelques graffitis parmi ceux observables et vous en livre ici quelques éléments déchiffrables.
Graffiti au crayon du soldat « Pierre Clair, classe Poitiers 1895 », soldat de 2e classe, du 68e Régiment d’infanterie (17e DI) présent dans le secteur de Chaudun début août 1918. Soldat affecté à la 8e Section d’Infirmiers Militaires (SIM).
Table annuelle Poitiers, 1895, des Archives départementales de la Vienne, où figure Pierre Clair avec son numéro matricule de recrutement (28).
Fiche matricule de Pierre Clair né le 17 avril 1875.
Pierre incisée en format proche du blason avec notamment «11e colonne légère».
Détail du graffiti «11e colonne légère du 101e RAL».
Le 10 septembre 1918 la 11e colonne légère du 101e RAL,70e DI, arrive à Chaudun, le 11 septembre elle quitte Chaudun (extrait du JMO). Elle ne passe donc qu’une journée, mais se signale sur la pierre.
Graffiti au crayon «5e Train, 21e compagnie, 55e Division, Valentin Touchard charron, Georges Marmagne mécanicien, 20 février 1915, en promenade de guerre».
Graffiti au crayon porche du précédent «5e Train, 21e compagnie, V. Touchard charron, G. Marmagne mécanicien, le 20 février 1915, en ballade».
JMO du 5e Train des Equipages, 21e Compagnie, de passage à Chaudun entre le 21 janvier 1915 et le 9 mars 1915.
Fiche matricule de Georges Marmagne, 5è escadron territorial du Train des Equipages, né le 13 janvier 1879.
Graffiti de l’aviateur «Madala(c), 1917» avec l’insigne des ailes déployées. Le terrain d’aviation est à proximité justement.
Forage d’aération en ciel et sa mention manuscrite.
Graffiti au crayon proche du ciel, mentionnant le forage d’aération effectué : «forage de 11m exécuté par la compagnie 14/5 du 4e Génie, Sergent Barbier».
Elargissons un peu le champ pour observer au passage ce que recèlent ces carrières.
Graffiti «1579» proche du ciel, témoin vraisemblable d’un sous-creusement postérieur et "Frison, Célestin Baless...".
Graffiti au crayon mettant en valeur un casque à cimier.
Graffiti au noir de fumée «Mege 32e artillerie, 16e Section Munition». Cette 16° SIM du 32° RA appartenait aux éléments organiques du 37° Corps d'Armée et cette section supportait le Groupe d'Artillerie en 95 mm du 32° RAC, organiquement affecté au 37° CA. Elle s'installe dans une ferme du plateau soissonnais en octobre 1916.
Graffiti en ciel au noir de fumée «Lécaillon Paul 189 C, 1914». On aurait pu penser à 1896 comme date de naissance, mais le "C" semble plus lisible.
Graffitis au crayon «68e Poitiers», «Schikyr 5 / 27». Sans mention de Division, la recherche d'information reste difficile.
Graffiti en noir de fumée en ciel «Liénar Fernand», propriétaire de la carrière au milieu du XXè siècle (déporté et mort à Dachau nous expliquent les habitants).
Graffiti du carrier «Langlois François» en rouge superposé notamment au graffiti au crayon «au passage des Bretons le 23 mars 1915».
Enfin, ouvrons grand l’objectif et montrons un peu le site où restent ces précieux témoignages.
Les parties creusées au plus loin de l’entrée principale.
Niche surmontée d’une croix proche du ciel avec graffiti au crayon «1588… ».
Concrétion avec gour inférieur qui réceptionne le trop plein des gours situés au-dessus.
Isolateurs, vestiges de l’installation téléphonique du cantonnement des troupes.
Accès principal.
Cavité secondaire de petite dimension.
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